Kasbarian : une loi contre l’occupation illicite
Publié le 26 novembre 2024
La loi Kasbarian, promulguée le 27 juillet 2023, vise principalement à renforcer la protection des propriétaires contre l’occupation illicite de leurs biens immobiliers.
Cette loi, souvent appelée « loi anti-squat », a été introduite pour répondre à une série de cas médiatisés de squats et d’occupations illégales, qui ont mis en lumière les lacunes des dispositifs existants. Découvrez dans cet article les objectifs de cette loi ainsi que les premiers effets depuis sa mise en place.
Les objectifs de la loi Kasbarian
L’un des objectifs majeurs de cette loi est de durcir les sanctions contre les squatteurs. Auparavant, les peines encourues étaient 15 000 euros d’amende et un an de prison. D’après le site du cabinet d’avocats BKP & Associés, les peines encourues par les squatteurs peuvent désormais aller jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.
La loi introduit également de nouveaux délits, notamment pour les locataires en impayés de loyers qui restent dans le logement après une décision d’expulsion définitive. Ces locataires risquent désormais une amende de 7 500 euros.
En plus de la répression, la loi Kasbarian vise à accélérer les procédures d’expulsion. Elle permet :
- une évacuation plus rapide des squatteurs (délais d’exécution réduits à 24 heures pour les logements constituant le domicile du requérant et 7 jours pour les autres locaux d’habitation) ;
- une simplification des démarches administratives ;
- une extension des pouvoirs des autorités locales (comme les maires et les commissaires de justice) pour constater l’occupation illicite.
Enfin, la loi cherche à dissuader les incitations au squat et à lutter contre les marchands de sommeil. Elle prévoit des sanctions sévères contre les personnes qui encouragent ou facilitent l’occupation illégale de logements, ainsi que contre les propriétaires qui exploitent des locataires en situation précaire.
Cette loi vise à rétablir l’équilibre entre les droits des propriétaires et la protection des locataires, tout en garantissant une réponse rapide et efficace aux situations d’occupation illicite.
Une protection pour les propriétaires
Cette proposition de loi, cosignée par l’ensemble des députés du groupe Renaissance, prolonge l’amendement anti-squat de la loi ASAP de 2020. C’est dans un contexte favorisant les occupants que cette loi propose une meilleure prise en compte des réalités auxquelles sont confrontés les propriétaires, et notamment les petits propriétaires.
En durcissant les sanctions contre les squatteurs, la loi Kasbarian vise à protéger les propriétaires contre certains délits. C’est une avancée significative pour la protection des propriétaires immobiliers en France depuis sa mise en place en 2023.
La loi introduit des mesures plus strictes pour accélérer les procédures d’expulsion en cas de non-paiement, réduisant les délais souvent longs et coûteux pour les propriétaires.
Des sanctions sont également prévues pour les locataires qui dégradent volontairement les biens loués, offrant ainsi une meilleure garantie de préservation du patrimoine immobilier.
Cette législation offre un cadre juridique plus clair pour les propriétaires souhaitant récupérer leur bien pour des raisons légitimes (pour y habiter ou pour le vendre). La médiation et les solutions amiables sont encouragées avant d’engager toute procédure judiciaire.
La loi Kasbarian contribue à rétablir un équilibre entre les droits des propriétaires et ceux des locataires, tout en promouvant une gestion plus sereine et équitable des biens immobiliers.
L’évaluation des premiers effets de cette loi
Depuis sa mise en place en 2023, la loi Kasbarian a eu des effets notables sur la gestion des relations locatives et la protection des propriétaires en France. Cette loi a introduit plusieurs mesures clés qui ont transformé le paysage juridique et social du logement.
L’un des principaux effets de la loi Kasbarian est l’accélération des procédures d’expulsion en cas de non-paiement de loyer ou de squat. Auparavant longue et coûteuse, cette mesure a été particulièrement bien accueillie par les propriétaires, qui voient en elle une protection renforcée de leurs droits et de leurs investissements immobiliers.
Cependant, la loi Kasbarian n’a pas été sans controverse. En effet, les associations de défense des locataires et des personnes en situation de précarité ont exprimé des inquiétudes, notamment sur l’impact de cette législation sur les locataires vulnérables.
La réduction des délais d’expulsion et l’augmentation des sanctions pour les occupants illégaux peuvent, selon ces associations, aggraver la situation des personnes déjà en difficulté, en limitant leurs possibilités de trouver des solutions de relogement adéquates. La loi limite également le pouvoir d’appréciation des juges, ce qui peut conduire à des expulsions plus rapides, sans examen approfondi des circonstances individuelles.
En matière d’évaluation, la loi Kasbarian a effectivement renforcé la protection des propriétaires et a contribué à dissuader les occupations illégales. Les sanctions plus sévères pour les squatteurs et les locataires défaillants ont eu un effet dissuasif, réduisant le nombre de cas d’occupation illicite signalés.
Toutefois, l’application stricte de la loi a également mis en lumière la nécessité d’un équilibre entre la protection des propriétaires et la prise en compte des situations de vulnérabilité des locataires.
Cette loi a eu des effets positifs en matière de protection des droits des propriétaires et de gestion des occupations illégales. Néanmoins, elle soulève des questions importantes sur la protection des locataires vulnérables et la nécessité d’un cadre juridique équilibré qui prend en compte les besoins de toutes les parties impliquées. Une évaluation continue et des ajustements pourraient être nécessaires pour garantir que la loi atteigne ses objectifs sans créer de nouvelles inégalités.
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